Qu'il s'agisse de communication dans le couple ou au travail, d'un litige avec un voisin ou avec sa famille il n'est pas toujours facile de réagir avec sang froid quand le ton monte. Comment réagir et se faire respecter en situation de conflit?
Règle n°1 : GARDER SON CALME
Quand on est pris dans un conflit, ou que l'on est victime de la mauvaise humeur de son interlocuteur, l'idéal est de ne pas s'énerver, même si instinctivement l'attaque déclenche la défense ou la fuite.
Crier, en réponse à une remarque désagréable ou à un comportement provocateur, soulage sur le coup, mais n'est pas le meilleur moyen d'imposer son autorité. Au contraire, une réponse impulsive trahirait votre vulnérabilité et pourrait se retourner contre vous.
Si votre interlocuteur vous sent destabilisé et sur la défensive, il réagira par la surenchère, l’attaque, ou l'évitement par la mauvaise foi: dans tous les cas le dialogue sera impossible.
Si votre réaction est disproportionnée par rapport à ce qui est "visible" de la situation, votre interlocuteur et d'éventuels témoins pourraient vous accuser de participer activement au conflit et d'être vous même agressif. Le stress et le sentiment d'injustice ou de honte ne feront qu'augmenter votre colère ou vous faire perdre les moyens de sortir dignement de la dispute.
Règle n°2 : EXPRIMER SON RESSENTI
Face à une attaque ou à une situation stressante, l’erreur est de faire semblant de ne pas être atteint et de subir en silence sans s'exprimer ni se défendre. En effet, garder son sang froid ne signifie pas s'écraser et laisser faire. Ce type de réaction aura pour effet de décupler la colère et l'exaspération de votre interlocuteur énervé, ou de le faire se sentir en position de domination. Ne pas réagir ni exprimer son ressenti et sa position constitue une forme de consentement à l'attaque ou de résignation. Si vous pensez qu'il est préférable de ne pas répondre parce que la personne est de mauvaise foi ou devient violente, alors dites simplement que vous ne souhaitez pas poursuivre cette altercation dans de telles conditions. Mais dites le, c'est important, car de cette manière vous exprimez vos limites et mettez un cadre à la situation.
Si vos limites ne sont pas claires, que vous avez du mal à argumenter, demandez un délai de réponse plutôt que subir et vous taire. Sans cela vous perdrez toute possibilité de vous défendre et de vous faire respecter.
Se montrer passif au cours d'une dispute traduit généralement une peur:
-du conflit,
-de déplaire
-de la moquerie.
Cette peur peut être un réflexe qui date de l’enfance, une époque à laquelle il a peut-être été impossible de s’affirmer, de se défendre par ses propres moyens, ou d’être soutenu. Une série d’humiliations précoces peut avoir anéanti votre confiance en vous mais aussi dans votre capacité à surmonter une situation relationnelle complexe. Heureusement il n’est jamais trop tard pour apprendre et pour développer cette confiance.
Se faire respecter et protéger son intégrité est possible à tous les âges à condition de prendre conscience de sa propre valeur, d'identifier ses limites personnelles (ce que l'on ne tolère pas ou plus) et d'apprendre à dire "non".
Contrairement à ce que l'on peut penser quand on a peur du conflit, dire «oui» à tout n'assure ni la tranquillité ni la paix à long terme. La soumission ne mène pas à des relations saines et équilibrées et elle est beaucoup plus coûteuse qu'un "non"qui a un peu plus de mal à sortir.
Pour réguler une situation conflictuelle voici 3 étapes indispensables:
Réagir sans agressivité et exprimer clairement ses besoins et ses limites.
(par exemple:"j'aimerais que tu écoutes mon point de vue sans t'emporter; je ne souhaite pas assister à cette soirée parce que j'ai autre chose de prévu d'important le même soir")
Prendre en compte le comportement ou la remarque négatifs de son interlocuteur et lui demander calmement de s’expliquer sur les raisons de sa réaction, ou de préciser la critique émise, en affichant une volonté sincère de comprendre et de trouver un compromis. (par exemple: "je vois que le fait que je ne puisse pas venir à cette soirée te met très en colère, alors que j'ai de bonnes raisons de ne pas y aller; peux tu m'expliquer calmement pourquoi tu dis que je fais preuve de mauvaise volonté, ce que je trouve injuste. Ne comprends tu pas que ce n'est pas une question de volonté mais de respect de mes engagements?")
Les limites que l’on fixe doivent être légitimes et justes, il ne s'agit pas d'imposer à son tour des conditions personnelles et inéquitables qui placent l'autre dans une position inférieure.
Exprimer clairement à son interlocuteur les émotions qui nous traversent face à ses reproches, et lui expliquer quelles limites il n'a pas respectées lui permettent de prendre du recul sur sa réaction et de se reprendre. C’est aussi un moyen de s’épargner le regret d’avoir laissé passer des paroles allant à l'encontre de nos principes, histoire de ne pas être rongé par la colère et les remords.
Mettre en lumière la légitimité des besoins et des limites de chacun, en offrant la possibilité de les exprimer mutuellement, inspire la confiance et la justice, ce qui rétablit l’opportunité d’une meilleure compréhension mutuelle. (par exemple: "je comprends que tu sois déçu parce que tu espérais me présenter à ta nouvelle petite amie au cours de cette soirée, mais il y aura d'autres occasions et j'aurais aimé que tu m'en parles plus tôt au lieu de t'emporter et de m'accuser injustement de faire preuve de mauvaise volonté.")
Mais comment oser dire "non" et exprimer ses limites quand on n’y est pas habitué ?
La peur de l’abandon et du rejet, l’auto-dévalorisation, le besoin instinctif d’être aimé et connecté aux autres pour notre survie, peuvent engendrer une incapacité à dire « non » et à exprimer ses besoins. C’est un réflexe assez courant dans plusieurs types d' interactions.
Il est important de se déculpabiliser par rapport à ce blocage, car il trouve souvent son origine dans l'enfance ou dans des situations relationnelles insécurisantes qui nous ont marqué. Il faut se laisser du temps et accepter avec bienveillance cette lacune, qui n'est pas irréversible.
Le besoin d'être aimé à tout prix peut pousser à adopter des comportements contre-productifs dans les relations ( se soumettre, ne jamais donner son avis...) ce qui isole encore plus. C’est un cercle vicieux qui entretient la croyance selon laquelle malgré tous les efforts que l'on fait, nous ne sommes jamais aimé ni respecté.
Voici quelques compétences à développer dans ses relations pour s'affirmer et poser des limites:
Þ Prendre conscience de la petite voix intérieure qui nous pousse à fuir les situations inconfortables. A quelle occasion l'avez vous déjà entendue?
Þ Savoir se préparer pour mieux réagir dans une situation de conflit, en prenant le temps de comprendre ce qu'il se passe, en gérant son stress par des exercices de respiration ou en sortant quelques minutes pour retrouver son calme, en se remémorant ses besoins et ses limites afin d'être en capacité de les exprimer face à quelqu'un qui ne les respecte pas.
Þ Remplacer les pensées négatives par des pensées alternatives qui prennent en compte la situation dans son ensemble, et de manière objective. Se demander par exemple: « qu’est ce qui pose problème dans cette situation ? qu’est-ce que je ressens ? mon interlocuteur ou mon environnement a-t-il conscience des émotions qui me traversent? l'ai je moi même blessé pour qu'il en vienne à m'attaquer?"
Þ Accepter la situation et s' impliquer en questionnant son interlocuteur, et en cherchant à comprendre les raisons du conflit. Les conflits sont inévitables et indiquent souvent qu'il y a quelque chose à régler, à remarquer, à comprendre. Dans les exemples précédents vous noterez que la personne qui s'est emportée n'avait pas donné toutes les informations et accusait à tort son interlocuteur de ne pas faire d'effort. En le questionnant celui-ci a réussi à lui faire admettre l'injustice de son reproche et l'incohérence de sa réaction.
Astuces pour débloquer une situation problématique et permettre d'échanger et trouver une solution :
La répartie.
Nul besoin d’être habile en la matière, il s’agit surtout de répondre immédiatement à une remarque ou à un comportement qui nous pose problème. Il ne faut pas laisser passer. Plus tard, il est déjà trop tard.
Le questionnement
Plutôt que de classer "sans-suite" une parole ou un geste qui dérange, et de l'interpréter à votre sauce, prenez l’habitude d’utiliser le « POURQUOI ? » qui apportera des réponses instructives: Par exemple dites : « Pourquoi dis tu cela? »,
« Pourquoi cela te met-il autant en colère ? », « Quand tu dis que je suis toujours en retard, peux tu me donner des exemples? »
Cette simple question va avoir un impact direct sur l’interlocuteur qui non seulement va se sentir écouté mais va devoir assumer ses propos en les précisant. s'expliquer. Le fait de réagir en questionnant montre aussi que vous avez des limites et que vous ne laissez pas dire n'importe quoi lorsque ce n'est pas vrai ou pas clair.
Le principe de bienveillance
A l’instar de la communication non violente il est important de communiquer « proprement » quand on souhaite sortir d’une situation de manière digne et constructive.
Pensez à formuler vos réponses et vos questions de façon à mettre votre interlocuteur en confiance. Montrez l’exemple et changez le ton de la conversation, restez calme et manifestez une volonté de vouloir sortir du conflit, on ne pourra pas vous reprocher de réagir ainsi.
(par exemple : « je comprends que tu aies pu trouver suspect que je parle aussi longtemps à ta petite amie, mais je souhaitais qu'elle m'apprécie car tu es mon meilleur ami et je n'ai pas pensé que tu puisses t'inquiéter de cela"; « je vois que tu viens de te servir dans mon frigo pour prendre un de ces biscuits mais je souhaiterais que tu les reposes car je dois les apporter à la fête de l'école tout à l'heure. Ne le prends pas mal, mais la prochaine fois il vaut mieux que tu demandes.", « je comprends que tu sois déçue que je ne veuille pas regarder notre série ce soir, mais je dois me lever tôt demain matin et j'ai besoin de repos.")
La cohérence
Pour régler un conflit il faut être sincère et cohérent. Reconnaissez vos torts quand ils sont avérés. Soyez au clair avec vos intentions en les alignant avec vos paroles et vos comportements. Assurez vous toujours d'avoir compris votre interlocuteur et de ne pas avoir mal interprété: demandez lui de reformuler sa critique, de justifier sa colère ou ses émotions. Ainsi vous pourrez identifier ses besoins et ses attentes frustrés. La plupart du temps un conflit naît d'une frustration, ou d'un besoin insatisfait.
La communication n'est pas toujours un exercice facile. Pour gérer un conflit, pour s'affirmer, pour se faire comprendre et se faire respecter, mais aussi pour se connecter à son entourage, il est intéressant d'apprendre à adopter des habitudes de communication saines.
Je suis coach et psycho-thérapeute spécialisée dans l'affirmation de soi et les problématiques relationnelles. Je peux vous aider à mieux communiquer, fixer des limites, identifier vos besoins, vous faire respecter et vous sentir mieux dans vos interactions, notamment face à un conflit. Contactez moi, je peux vous accompagner en ligne également.
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